Le vieil homme s'embourbe dans sa routine. Pétrit de traditions, il demeure dans ses habitudes, métro boulot dodo... Et parce qu'il ne bouge pas il s'enracine et se nourrit de la terre dans laquelle il est planté. Cette terre est stérile mais c'est sa terre, qui l'a enfanté, qui l'a vu grandir... Comme un confort inconfortable... Le temps passe malgré lui et les racines s'enfoncent.
Le nouvel homme lui, n'aime pas être immobile, il connaît le danger de prendre racines. Alors il bouge, conduit par le vent il n'a plus d'endroit où reposer sa tête. Pourtant la fatigue ne l'atteind pas car c'est sur ce vent qu'il se repose et non plus ses jambes. En constante recherche de la nouveauté, il guette sans cesse la voix qui l'a jadis appelé à sortir de son trou, au risque de céder à l'appel mielleux de la bonne vieille terre. Le regard ferme vers le ciel il avance, peu importe le chemin, il marche aussi bien sur la terre que sur l'eau...
Le vieil homme, bien qu'étant incapable de bouger, vit le chaos en son coeur, l'instabilité, l'inquiétude...
Le nouvel homme a trouvé une nouvelle terre pour son coeur. Même s'il bouge, son coeur est stable. À la fois tendre comme la chair et solide comme un roc, il aime là où règne la haine et résiste aux plus terribles tempêtes.
L'âme agitée dans sa prison a laissé place à un esprit calme dans un corps en mouvement.