Bonjour, une des multiple réponses que j'ai trouvé:
S’il y a une malédiction sur le genre humain à cause du péché, il y a aussi sur lui, par la grâce de Dieu, une bénédiction. Dieu, qui est la source de la vie, ne saurait pas, il me semble, multiplier indéfiniment des êtres qui, en totalité, seraient maudits à toujours. Il répète donc à Noé et à ses fils ce qu’il avait dit à Adam avant le péché, au sujet de ses descendants (Ge 1:2) La famille humaine doit remplir un jour toute la terre. Il rappelle aussi la domination que l’homme exerçait sur les animaux, et, à cette occasion, il lui donne la permission de se nourrir de leur chair. On ne saurait affirmer sans doute qu’avant le déluge les hommes n’aient point mangé de viande, car de combien de manières ne s’étaient-ils pas écartés du commandement de Dieu ; mais enfin c’est seulement après le déluge que l’usage leur en fut permis. Elle est toutefois bien fausse l’opinion de ceux qui attribuent un certain mérite, ou une certaine sainteté, à ne pas prendre cette espèce de nourriture ; car il ne peut jamais y avoir de mal dans ce qui est autorisé par le Seigneur. Du reste, il est digne d’observation que Dieu permit à l’homme de manger de la viande dans un moment où le nombre des animaux terrestres était réduit à quelques individus de chaque espèce. De la part de quelqu’un d’autre c’eût été une imprudence ; mais, quant à Dieu, il sait bien ce qu’il fait. Toujours est-il que cette permission même fut un nouvel exercice pour la foi de Noé.
Dans tous les cas, cependant, l’homme devait s’abstenir de manger le sang des animaux qu’il immolerait pour sa nourriture. La raison qu’en donne l’Éternel, c’est que le sang des animaux est leur âme ou leur vie, car le mot hébreu signifie ces deux choses. Le sang nous est représenté ici comme la partie noble de l’animal et comme l’équivalent de l’âme proprement dite : il fallait donc que l’homme même le respectât. Une autre raison, mais qui n’est pas exprimée en cet endroit, quoiqu’elle se lie intimement avec la précédente, c’est que l’effusion du sang constituait essentiellement le sacrifice ; comme c’est aussi en répandant son sang que Jésus-Christ a fait l’expiation de nos péchés, doctrine importante sur laquelle nous devrons revenir plus d’une fois.
Mais si le sang de l’animal est précieux, celui de l’homme l’est bien davantage. C’est quelque chose de si sacré que notre vie ! L’animal même qui répandra le sang humain sera envisagé et traité comme s’il était criminel. On lui redemandera le sang de l’homme en le faisant mourir. Et si quelqu’un verse le sang de son semblable, ce crime lui sera pareillement redemandé ; car l’homme fut fait à l’image de Dieu, et malheur à celui qui détruit un être si excellent entre toutes les créatures d’ici-bas ! Il peut sembler étonnant qu’à cette époque où les hommes, si peu nombreux, étaient tous parfaitement frères, l’Éternel ait cru devoir prononcer une loi pénale contre le meurtre ; mais qu’on se rappelle Caïn et Abel, qu’on voie combien il est facile de se laisser aller à la violence, surtout quand il n’y a pas de tribunaux pour retenir le pécheur, et l’on ne s’étonnera plus. Il est de fait, hélas que, pour des milliers d’hommes déchirés par des bêtes sauvages dans les déserts, il y en a eu des millions qui ont péri de la main de leurs semblables ! Je connais peu de choses qui attestent avec autant de force le pouvoir que Satan exerce en ces bas lieux.